«Ce n’était pas la vie. Ce n’était pas Paris. C’était le mois d’août».

Anna Gavalda*

GLI_AMANTI

“Les amants”, René Magritte (Lessines, 21 novembre 1898 – Bruxelles, 15 agosto 1967)

Nous avons traversé Paris en nous donnant la main. Depuis le Trocadéro jusqu’à l’île de la Cité en longeant la Seine. C’était une soirée magnifique. Il faisait chaud. La lumière était douce. Le soleil n’en finissait pas de se coucher. Nous étions comme deux touristes, insouciants, émerveillés, la veste sur l’épaule et les doigts emmêlés. Je faisais le guide. Je n’avais pas marché comme ça depuis des années. Je redécouvrais ma ville. Nous avons dîner place Dauphine et passé les jours suivants dans sa chambre d’hôtel. Je me souviens du premier soir. De son goût salé. Elle avait dû se baigner juste avant de prendre le train. Je m’étais relevé dans la nuit parce que j’avais soif. Je… C’était merveilleux.

C’était merveilleux et complètement truqué. Tout était faux. Ce n’était pas la vie. Ce n’était pas Paris. C’était le mois d’août. Je n’étais pas un touriste. Je n’étais pas célibataire. Je mentais. Je me mentais. À mois, à elle, à ma famille. Elle n’était pas dupe et quand est venue l’heure de la gueule de bois, des coups de fil à passer et des mensonges à assumer, elle est repartie.

Devant la porte d’embarquement, elle m’à déclaré:

«Je vais essayer de vivre sans vous. J’espére que j’y arriverai…»

Je n’ai pas eu le courage de l’embrasser.

Il-doppio-segreto

René Magritte, “Le Double Secret” (1927)

Le soir, je suis allé dîner au Drugstore. Je souffrais. Je souffrais comme s’il me manquait quelque chose, comme si l’on m’avait amputé d’un bras ou d’une jambe. C’était incroyable comme sensation. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je me souviens que j’avais dessiné deux silhouettes sur la nappe en papier. La silhouette de gauche, c’etait elle de face et elle de droite, elle de dos. Je cherchais à me souvenir de l’emplacement exact de ses grains de beauté et quand le garçon s’est approché et qu’il a vu tous ces petits points, il m’a demandé si j’était acuponcteur. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait, mais quand même, je pressentais que j’était grave! Pendant quelques jours, j’avais été moi-même. Quand j’étais avec elle, j’avais l’impression d’être un type bien… C’était aussi simple que ça. Je ne savais pas que je pouvais être un type bien…

J’aimais cette femme. J’aimais cette Mathilde. J’amais le son de sa voix, son esprit, son rire, son regard sur le monde, cette espèce de fatalisme des gens qui se son beaucoup promenés. J’aimais son rire, sa curiosité, sa discrétion, sa colonne vertébrale, ses hanches un peu saillantes, ses silences, sa douceur et… tout le reste. Tout… Tout. Je priais pour que’elle ne puisse plus vivre sans mois. Je ne pensais pas aux conséquences de nostre histoire. Je venais juste de découvrir que la vie était becaucoup plus gaie quand on était heureux. Il m’amavait fallu quarante-deux ans pour le découvrir et j’étais si émerveillé que je m’interdisais de tout gâcher en scrutant l’horizon. J’aitais le Ravi de la crèche…

 

Je l'amais

* Questo romanzo non è un capolavoro e queste non sono le pagine che avevo da tempo in mente di trascrivere sul blog. Ma il filo che sta legando le storie, le atmosfere e gli interventi di questi giorni mi ha fatto cambiare idea. In questo estratto da “Je l’aimais” della scrittrice francese Anna Gavalda è un uomo – Pierre – che parla, che racconta. Si ritrova una sera con la nuora, appena lasciata dal marito (cioè il figlio di Pierre), e  svestendosi  del consueto atteggiamento distaccato rivela di essere stato innamorato di una donna che non è sua moglie, di esserlo stato come mai avrebbe potuto immaginare. E le descrive come il reticolo delle convenzioni e delle abitudini abbia avuto nel suo caso la meglio sulla forza dei sentimenti: era appunto questo il passaggio che avrei voluto proporvi. Virando poi invece sulle pagine – quelle qui sopra – in cui Pierre e la donna che ama, Mathilde, vagano in una Parigi d’agosto, guardando con occhi diversi la città e se stessi.

“Je l’aimais” è stato pubblicato in Francia da “Le dilettante” (io ho annotato di averlo acquistato a Parigi l’8 maggio 2002). A seguire la traduzione in italiano.

(Paola Ciccioli)

AGGIORNATO IL 15 AGOSTO 2017

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